Exposition Paris de la modernité au petit palais
Récemment je suis allée visiter l’exposition Paris de la modernité au petit palais.
C’est un lieu que j’affectionne beaucoup car c’est là qu’a commencé mon histoire d’amour avec la peinture, il y a plus de 15 ans.
J’y suis donc retournée avec joie malgré les difficultés dans les transports pour y arriver.
J’y ai retrouvé des peintres que je connais et d’autres moins.
Commençons par une première découverte pour moi: Le peintreLéonard Foujita (1886-1868)
Fillette peinte par Foujita en 1917. Très minimaliste et original pour l’époque!
Ce qui me touche dans ce tableau c’est la délicatesse du dessin et des couleurs: presque du noir et blanc mais quelle lumière! Encore très moderne pour 1925.
Encore beaucoup de délicatesse dans les couleurs et le dessin pour ces deux amies.
Ce tableau réalisé en 1926 reprend un autre tableau réalisé en 1923 par Tamara de Lempicka ,peintre et modèle aux amours sulfureuses, tableau présenté au salon d’automne et censé ne pas choquer le public.
Perspective ou les deux amies de Tamara de Lempicka:
Une version riche en couleurs chaudes et gris chauds délicats.Le orange et bleu au premier plan donne toute la force à cette représentation vibrante.
Autre femme peintre, ce qui était rare à l’époque, Jeanne Hébuterne fut peintre et modèle de Foujita. Elle a fait ici son autoportrait.Les teintes bleues font ressortir la paleur de son teint ce qui lui valut le surnom de nois de coco.
Peu de temps après on lui présentera le peintre Amadéo Modigliani avec qui elle formera un couple mythique.
Voici justement un tableau d’Amadéo Modigliani, un de mes peintres préférés.
Modigliani a peint cette maternité alors que sa compagne Jeanne Hébuterne était enceinte de leur deuxième enfant.Il y renouvelle le motif classique de la vierge à l’enfant inscrite dans une composition pyramidale.C’est un de ses plus grand format. Il décèdera quelques temps aprèsà 36 ans laissantderrière lui environ 300 portraits et quelques figures sculptées.
Je n’avais pas vu ce portrait mais j’ai moi-même peint une maternité qui semble s’en inspirer pourtant dans la référence à la vierge à l’enfant profane et aux figures allongées:
Dans la série des portraits, passons maintenant à un tableau de Marc Chagall datant de 1909 “Ma fiancée aux gants noirs” ou le blanc et le noir sont à l’honneur:
Toujours dans le portrait j’ai redécouvert une autre femme artiste que je connaissais de nom mais dont je n’avais jamais vu les tableaux, : Marie Laurencin
On voit ici l’évolution de sa peinture qui se simplifie de plus en plus et s’éloigne du figuratif.
Cette exposition bien sûr fait la part belle aux portraits cubistes et à Picasso.
Voici dans l’ordre: “buste de femme ou de marin”,”une femme au pot de moutarde”, “les pauvres” de Pablo Picasso, un masque africain qui l’a surement inspiré, “Scipion l’africain” de Marie Vassilieff ainsi que “Odalisque à l’obélisque” hommage à sa femme de ménage, “Tête de femme” de Georges Braque.
A cette époque les modèles noirs ont eu leur heure de gloire comme on le voit dans certains de ces tableaux.L’Afrique était à la mode. Dans cette exposition on peut admirer de nombreuses représentations et photos de Joséphine Backer qui traduit ce mouvement.
Voici un portrait de Joséphine Backer par Jean Dunand en 1927.
Joséphine Backer est une actrice et chanteuse américaine née en 1877.Portant un immense amour pour Paris et la france sa patrie d’adoption après avoir vécu les émeutes raciales terribles d’East Saint Louis en 1917 elle devint française en 1937. Elle s’engage dans la résistance en 1940 et recueillera douze enfants, sa tribu “arc en ciel” pour lutter contre les préjugés. Elle sera la seule femme à prendre la parole lors de la marche sur Washington en 1963 aux côtés de Martin Luther King.
Une autre femme fut sensible à la cause des noirs et a peint les tirailleurs sénégalais pendant la guerre 14-18 que l’on envoyait en première ligne sur les champs de bataille. En fait il s’agit d’un corps de soldats recrutés dans toute l’Afrique de l’ouest ,parfois du centre et de l’est,qu’on a appelé comme cela.Ils sont environ 134000 en france à l’issue du conflit.
Cette femme peintre c’est Mela Muter dite Marie-Melania Klingsland.
Son tableau s’intitule” les Soudanais” peint vers 1919.( beaucoup de ces soldats venaient du Soudan)
D’autres peintres ont peint la guerre à cette époque.Félix Valotton avec son tableau de 1917 “soldats sénégalais au camp de Mailly”,
Dans ce tableau il fait preuve d’une grande distanciation avec son sujet, peignant de façon naÏve ces soldats immobiles dans la neige blanche. Ce calme et cette immobilité tranche avec l’horreur des combats.
Après avoir couvert les guerres balkaniques en 1912, Georges Scott produit de nombreux dessins pendant la grande guerre, pour “l’illustration”. Dans ce tableau il rend compte de manière saisissante de cette déflagration qui souffle tous les soldats sur son passage.Une exposition lui est consacrée en février 1915: Visions de guerre.
Il y avait bien d’autres tableaux dans cette exposition: post impressionnistes, cubistes,fauvistes, surréalistes mais je vais me contenter de ce petit aperçu, ceux qui m’ont le plus marqués car je ne les connaissais pas, ceux qui m’ont touchés de par leur sujet, leurs couleurs, leur dessin.
Je vais finir sur une note plus joyeuse avec cette tour Eiffel peinte en 1925 par Robert Delaunay pour décorer le pavillon de la société des artistes décorateurs. A la fois l’emblème de Paris et de la modernité.
Voici quelques tableaux de Paris que j’ai peint sur le motif et que vous pouvez retrouver dans ma galerie France: beauté poétique des paysages.Cliquez sur l’image de chaque tableau pour en savoir plus.